Les idées reçues
Vous êtes actuellement enceinte ou avez un projet de grossesse ? Vous êtes un conjoint ou un proche d’une femme enceinte ? Voici quelques idées reçues que vous avez probablement déjà entendues. Les sages-femmes addictologues de Nouvelle Aquitaine ont le plaisir de répondre à certaines dans cette vidéo.Vous êtes actuellement enceinte ou avez un projet de grossesse ? Vous êtes un conjoint ou un proche d’une femme enceinte ? Voici quelques idées reçues que vous avez probablement déjà entendues. Les sages-femmes addictologues de Nouvelle Aquitaine ont le plaisir de répondre à certaines dans cette vidéo.
Idée reçue n°1
« Il vaut mieux fumer que d’être stressée durant la grossesse ? »
C’est faux !
On entend souvent dire qu'il vaut mieux fumer quelques cigarettes pendant la grossesse, plutôt que d’être stressée. On sait, aujourd'hui, que c'est faux ! Il est préférable d'arrêter complètement de fumer, car même un petit nombre de cigarettes est mauvais et peut entraîner des risques pour la santé de la mère et du bébé. Le stress pouvant être ressenti lorsque l’on arrête de fumer est lié au sevrage nicotinique. Il existe des moyens pour vous aider à pallier ce désagrément, tels que les traitements de substitution nicotinique (patchs, pastilles, gommes ou autres substituts oraux). Le risque lorsque l’on diminue sa consommation de cigarettes, c’est un phénomène de compensation qui va entraîner une modification de la manière de fumer. Le fumeur va, ainsi, inspirer plus profondément et fumer les cigarettes plus près du filtre, provoquant ainsi une augmentation de l'absorption des substances inhalées, dont le monoxyde de carbone, responsable d'une diminution de la quantité d'oxygène présent dans le sang maternel et fœtal.
Idée reçue n°2
« 1 verre de temps en temps, ça ne risque rien pour le bébé ? »
C’est faux !
Quelle que soit la boisson alcoolisée et quelle que soit la quantité, l’alcool bu par la maman passe le placenta et se retrouve dans le liquide amniotique. Rapidement, maman et bébé se retrouvent avec le même taux d’alcool dans le sang. Le foie tout petit du bébé élimine l’alcool beaucoup plus lentement.
Une consommation au moment de l’embryogénèse (période de la fabrication des organes du bébé) peut avoir un retentissement important sur les futurs organes. Une ou des consommations peuvent avoir lieu dans une période où la grossesse n’est pas encore connue. Dans ce cas, parlez-en avec un professionnel de santé.
Tout au long de la grossesse, l’alcool un a effet négatif sur le développement du cerveau du bébé. Par ailleurs, l’alcool consommé par le futur papa dans les semaines précédant la conception donne des spermatozoïdes de moins bonne qualité… et oui la maman n’est pas la seule à donner du matériel génétique au bébé ! C’est une histoire de couple.
Idéalement, donc, Zéro alcool, du désir d’enfant jusqu’à la fin de l’allaitement maternel !
Idée reçue n°3
« La seule chose dangereuse dans le cannabis, c’est le tabac ? »
C’est faux !
En cas de consommation de cannabis pendant la grossesse, il y a cumul des risques liés au THC et au tabac, qui est généralement co-consommé dans les joints, mais ceux-ci vont être majorés.
Il existe cependant des risques spécifiques liés au cannabis, qui peut impacter le fœtus au niveau de son cerveau et de son comportement à la naissance (irritabilité, besoins augmentés d’apaisement).
A plus long terme, il existe des risques de troubles du neurodéveloppement, à savoir des apprentissages et du comportement, de l’attention avec hyperactivité, de troubles du sommeil, de la mémoire notamment.
Face à votre difficulté à arrêter, l’allaitement risque de vous être déconseillé parce que le THC reste très longtemps dans les graisses, et on peut en retrouver 8 x plus dans le lait maternel que dans le sang de la maman. Il est donc important d’en discuter avec un spécialiste pendant la grossesse.
Et il est très important, comme pour les autres substances, que le cannabis soit stocké en sécurité s’il y en a au domicile, car les accidents pédiatriques par ingestion sont fréquents et que comme pour le tabac l’entourage ne fume pas en intérieur.
Idée reçue n°4
« Mon bébé peut-il naître addict ? »
Non, mais
Non votre bébé ne naîtra pas « addict ». En revanche, il est possible qu'un bébé naisse avec une dépendance à certaines substances si la mère en consomme pendant la grossesse, comme du tabac de l’alcool, des drogues ou certains médicaments. Cela peut provoquer un syndrome de sevrage néonatal (SSN), où le nouveau-né présente des symptômes de manque après la naissance, tels que l'irritabilité, des tremblements, des troubles du sommeil ou des difficultés alimentaires.
Lorsqu'une femme enceinte consomme des substances telles que des drogues (héroïne, cocaïne, cannabis, etc.), de l'alcool ou certains médicaments (comme les opioïdes ou les antidépresseurs), ces substances traversent le placenta et peuvent affecter le développement du bébé. À la naissance, le nouveau-né peut alors présenter un syndrome de sevrage néonatal (SSN), car son corps s'est habitué à ces substances pendant la grossesse.
La consommation de substances comme les drogues, l'alcool ou le tabac pendant la grossesse peut perturber le développement neuronal du fœtus, affectant la régulation des émotions et des comportements impulsifs. Des substances comme la nicotine et les opioïdes influencent la sensibilité du cerveau aux plaisirs et aux récompenses, ce qui peut rendre l'enfant plus vulnérable aux comportements addictifs plus tard dans la vie.
De plus, l'exposition prénatale à ces toxiques peut modifier l'expression de certains gènes impliqués dans la régulation du stress et de la dopamine, contribuant ainsi à une prédisposition à l'addiction.
à retenir...
Les connaissances sur les risques de la consommation de substances licites ou illicites durant la grossesse ont beaucoup évolué ces dernières années. C’est pourquoi, nous vous conseillons d’en parler à un professionnel de santé : votre médecin généraliste, votre sage-femme, votre gynéco-obstétricien ou tout autre professionnel de votre choix.
D’autant plus, que c’est souvent à l’occasion de la grossesse, que les femmes enceintes vont réaliser leurs difficultés voire leurs incapacités à arrêter la ou les consommations. En effet, la dépendance ou addiction est une maladie dite « neurobiologique » chronique, dont il est compliqué de reprendre le contrôle seule.
Si vous êtes concernée ou proche de quelqu’un de concerné, ne restez pas seuls et n’hésitez pas à solliciter les ressources disponibles dans votre secteur sur addictoclic.com pour la Nouvelle-Aquitaine ou sur Tabac Info Service, Alcool Info Service ou Drogues Info Service.
